MICHEL DOUBLET ET LE GLYPHOSATE... ROUND UmP : « ça commence à bien faire »

Publié le par stephane

 article SO du 25 mai 2010 07h32 | Par david briand

 

 

 

 

Batailles en herbe en Charente-Maritime

 

. L'interdiction d'utiliser des herbicides près des points d'eau fait débat dans les communes rurales.

 

Conseiller municipal de Port-d'Envaux, Vincent David montre une portion d'herbe jaune le long d'un fossé qui n'aurait pas dû être traité. « Un loupé », admet le maire, Sylvain Barreaud.

 

 

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photo d. b.

 

Conseiller municipal de Port-d'Envaux, Vincent David montre une portion d'herbe jaune le long d'un fossé qui n'aurait pas dû être traité. « Un loupé », admet le maire, Sylvain Barreaud. photo d. b.

 

Les « mauvaises » herbes vont-elles devenir l'épicentre d'un champ de bataille entre les maires et les écologistes avec, dans les rôles d'arbitres, les gendarmes et les juges ? C'est une réglementation visant à protéger les ressources en eau potable et les nappes phréatiques qui pourrait allumer la mèche.

 

Alors qu'un arrêté ministériel de 2006 encadrait les conditions d'utilisation des produits phytopharmaceutiques (c'est-à-dire les pesticides, fongicides, herbicides, etc.) au voisinage des points d'eau les plus importants, le préfet Henri Masse a pris un arrêté beaucoup plus restrictif, le 21 avril 2009.

 

Premier test ce printemps

 

L'application de ces produits est dorénavant interdite sur « tout le réseau hydrographique, même à sec », incluant tous les fossés, points d'eau et autres puits. De même que sur les ouvrages d'évacuation pluviale que sont les avaloirs, caniveaux et bouches d'égouts.

 

Tous les utilisateurs sont concernés : particuliers, agriculteurs, collectivités et entrepreneurs.

 

Le premier test de cette mesure se passe en cette période printanière propice au désherbage. Et c'est sur la base de ce qu'il a découvert à Port-d'Envaux « ainsi que dans les espaces publics de six communes environnantes, parcourues le temps d'une heure en voiture », qu'un conseiller municipal de ce village et adhérent d'Europe Écologie, Vincent David, a écrit au préfet.

 

Sans exiger du représentant de l'État qu'il poursuive les maires contrevenants (1) à cet arrêté, M. David demande au préfet d'attirer leur attention, du moins pour cette année.

 

Heureuse coïncidence, c'est déjà le cas. À la Direction départementale des territoires et de la mer (DDTM), Jean-Eudes du Peuty indique que la sensibilisation est de mise cette année auprès des maires, notamment via les contrôles opérés par l'Office national de l'eau et des milieux aquatiques ainsi que par les services de la DDTM.

 

Combien d'infractions ?

 

En cas d'infraction et sauf cas gravissime, consigne sera passée aux procureurs de la République de faire des rappels à la loi. Cela n'a pas été le cas. « Rien n'a été relevé à ce jour dans le cadre des contrôles menés de manière ciblée (sur 10 communes) ou aléatoires (quand ils sont effectués à l'occasion d'autres inspections) », dévoile M. du Peuty.

 

Ce qui lui fait dire que « de nombreux maires ont modifié leurs pratiques » grâce à l'emploi de solutions de substitution telles que les engins thermiques ou mécaniques.

 

Le maire de Port-d'Envaux reconnaît pourtant être en infraction. « Il y a eu un loupé dans le cas isolé du village de Saint-James », assume Sylvain Barreaud, avant de se défendre de faire preuve de mauvaise volonté. « Un millier de litres de produits désherbants dilués ont été répandus cette année, contre 4 000 litres en 2009 », assure ainsi M. Barreaud. Il est d'ailleurs convaincu qu'« il faut s'habituer à voir pousser les herbes ».

 

Un arrêté « absurde »

 

À la pensée de voir ces herbes folles envahir les caniveaux, Michel Doublet rumine. « C'est dégueulasse », dit le sénateur-maire de Trizay. Président de l'Association des maires de la Charente-Maritime, il juge l'arrêté «excessif»: « On tombe toujours dans l'absurde. »

 

Il plaide au contraire pour un usage raisonné de « produits élaborés de manière plus écologique », en balayant au passage les autres solutions « inefficaces, coûteuses en temps et en personnel ». Avec trois personnes dédiées aux espaces verts, Sylvain Barreaud, lui aussi, a vite fait les comptes. « On ne pourra pas passer la débroussailleuse partout ».

 

Un constat à la source d'autres tensions. « Je dois trouver des compromis, car des habitants n'acceptent pas ces herbes devant chez eux et réclament un désherbage. »

 

Aucun édile n'a pour l'heure demandé conseil à Michel Doublet. « Si un maire m'appelle, je lui dis d'appliquer l'arrêté, dit-il, avant de glisser : J'attends la jurisprudence du premier élu » qui se fera pincer.

 

(1) Ils sont passibles de deux ans de prison et de 75 000 euros d'amende.

 

Charente-Maritime · environnement · La Rochelle · Port-d'Envaux

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L
<br /> Une précision non négligeable, Michel Doublet est le président du Syndicat des Eaux de la Charente-Maritime, chargé de la protection des ressources en eau potable souterraines de ce département...<br /> <br /> <br />
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J
<br /> Ma commune de Bougneau, près de Pons, a adhéré au label "terre saine" il y a plus de 2 ans déjà et en effet, quelques herbes se sont mises à pousser le long des caniveaux car le cantonnier n'a pas<br /> le temps de tout arracher. Feu Madame de Maire a alors eu une idée de génie : elle a demandé aux habitants du village de désherber devant chez eux quant ils s'occupent de leur jardin. Certain n'en<br /> démordent pas, ils faut qu'un caniveau soit fait de bitume et de béton. Personnellement j'ai opté pour une solution différente : tout les trois semaines, quand je tond ma pelouse, je prend cinq à<br /> dix minutes pour faire un arrachage sélectif ou tailler les herbes trop envahissantes.<br /> Avant les bords du caniveau le long de ma maison étaient un désert de pierres où même le chiendent ne poussait pas, aujourd'hui, alors que je n'ai rien planté, tout est venu tout seul, les bords du<br /> caniveau sont envahis de fleur de toutes sortes au point que l'été dernier des touristes anglais se sont arrêtés pour se prendre en photo devant ma maison !!!<br /> Depuis le voisins ont laissé tomber le Roundup pour faire de même et les papillons et abeilles ont remplacés les mouches dans le village !<br /> Monsieur Doublet, si vous trouvez çà dégeulasse, nous n'avons pas la même notion de la propreté !<br /> <br /> <br />
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